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Rencontre avec Salma Kojok

Rencontre avec Salma Kojok

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Soirée rencontre et échanges en partenariat avec le centre francophonie de Bourgogne.

Salma KOJOK est née en Côte d’Ivoire, dans une famille libanaise.
Après un doctorat d’histoire obtenu à l’université de Nantes en 2002, Salma Kojok décide de s’installer au Liban. Aujourd’hui, elle vit entre Beyrouth et la Bourgogne. Après avoir enseigné à l’International College de Beyrouth, elle se consacre aujourd’hui à l’écriture et anime des ateliers d’écriture en France et au Liban.
Fervente amoureuse des mots, de la magie de l’écriture et de la langue française, elle préside depuis 2016 le Grand jury étudiant du Goncourt de l’Orient.

Son dernier livre, Noir Liban, est paru en juin 2023 aux éditions Erick Bonnier :
C’est l’histoire de Maïmouna, de ses cheveux crépus, de son accent cassé, du pétillement ravagé dans sa voix, de ses mains qui tremblent. C’est l’histoire de la falaise que toute femme porte en elle ; tant qu’elle la tient éloignée, sa vie reste assez tranquille, elle se lève chaque matin, parle la langue apprise, vaque à ses activités, fait ce qu’on attend d’elle, elle bouge, elle fonctionne. Mais la falaise est là qui veille, il suffit d’un moment de trouble et nous voilà au bord du gouffre, c’est alors sans retour.
Penchés vers ses bords escarpés, face au vide, nous voyons les ténèbres en nous, nous sommes dans l’emprise de cette folie. Nous discernons notre propre fin, découvrons ce qu’est le temps, sa matière cotonneuse, ses fils inextricables qui aveuglent et ligotent, abusent et abandonnent. C’est l’histoire de Maïmouna face à cette falaise. C’est la traversée d’une vie, celle de Maïmouna, née en Afrique et fille du Liban, écartelée de cimetière en récits décousus, à la recherche d’une famille introuvable.
C’est un questionnement continu, la quête d’une famille, le lieu des premiers émerveillements, le pôle originel du désenchantement, les loyautés massacrées. Liens, déliaisons, renouement, grillages ; c’est l’histoire de Maïmouna interrogeant cette balle à déflagration que l’on se balance, on la reçoit de mains rassurantes, mains maternelles, voies paternelles, on saisit ce colis, on le perd, le rattrape au vol ; il finit toujours par imploser en nous.
C’est l’histoire de la ligne de démarcation de Beyrouth, du cimetière marin de Grand-Bassam, de la rue Makhoul, des escaliers de la maison de Treichville, de la Corniche de la Mer, de Zrariyé, de la Méditerranée et de l’Atlantique, de la lagune Ebrié et du fleuve Litani. C’est l’histoire de lieux emmêlés dans des exils continus, histoire de lisières, d’interfaces remuantes.

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