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Rencontre avec Yann Richard

Rencontre avec Yann Richard

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pour son livre
Le grand Satan, le shah et l’imam
Les relations Iran / États-Unis jusqu’à la révolution de 1979.

Yann Richard, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle, est membre du Centre de recherche sur le monde iranien (CNRS). Il est l’auteur de L’islam chiite, croyances et idéologies (Fayard, 1991), et de L’Iran de 1800 à nos jours (Flammarion, 3e éd., 2016).

4 novembre 1979 : quelques mois après la Révolution islamique, près de 300 étudiants enjambent le mur d’enceinte de l’ambassade américaine à Téhéran et prennent en otages 66 diplomates et employés. Pourquoi une rupture si brutale et spectaculaire des relations entre l’Iran et les États-Unis ? Pour répondre, Yann Richard s’appuie sur des sources américaines mais aussi iraniennes.
En 1945 alors que le jeune Mohammad-Rezâ Pahlavi vient de monter sur le trône, les États-Unis sont perçus comme les seuls capables de libérer l’Iran de la menace soviétique et de la lourde tutelle britannique. Pourtant, la position américaine montre vite son ambiguïté, notamment lors du coup d’État de 1953 qui renversa le premier ministre Mossadeq, promoteur de la nationalisation du pétrole. Maintenu au pouvoir grâce aux Américains, le shah devint leur meilleur allié dans la région. Enrichi par les revenus du pétrole et à la tête d’une immense armée, il gouverne seul. Des manifestations violemment réprimées précipitent sa chute et ouvrent la voie en 1979 à l’instauration par Khomeyni de la République islamique d’Iran.
La posture de l’Américain armé de bons sentiments s’était transformée en une figure de dominateur sans scrupules. Les Iraniens avaient contemplé avec envie la prospérité hollywoodienne et consumériste. On leur montra la marque du collier qui tenait l’Iran enchaîné. C’est bien le sens de la Révolution islamique et de la prise d’otages que de rompre cette chaîne.

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